146 millions de francs, 22 millions d’euros. Le casse du siècle ! Trois fois plus que Spaggiari, quelques années plus tôt à Nice, la référence, jusque-là, en matière de hold-up. Et, cette fois, c’est la Banque de France, rien moins, qui a été attaquée. Un coup de maître qui a eu lieu le 16 décembre 1992, à Toulon, sans un coup de feu, et à quelques mètres seulement du commissariat de police ! Aujourd’hui, 137 millions sont toujours dans la nature… L’histoire de ce hold-up d’anthologie est d’autant plus incroyable que tout est parti d’une simple histoire d’amour ! Ce matin-là, il est 7 heures quand Emmanuel Demaimay rentre de la Banque de France où il est gardien de nuit. Devant chez lui, deux hommes surgissent et le séquestrent pendant plusieurs heures dans son appartement, avec sa femme et son fils de six ans. Un appartement qui se transforme rapidement en QG avec l’arrivée de nouveaux gangsters. Un homme, “l’artificier”, semble le chef. Il équipe Emmanuel Demaimay d’une sacoche contenant 300 grammes d’explosifs. A 17 heures, direction la Banque de France. Le gardien de nuit, transformé en bombe humaine, permet aux malfaiteurs de déjouer tous les systèmes de sécurité. En une heure, ils vident deux salles de billets usagés, et doivent même emprunter la fourgonnette de la banque pour évacuer tous les sacs. C’est le plus gros hold-up encore jamais commis en France ! Rapidement, les policiers sont persuadés que les braqueurs ont bénéficié d’une complicité interne. Les malfaiteurs étaient trop bien renseignés sur les systèmes de sécurité ; ils connaissaient par coeur le plan de la banque et les habitudes des employés…