Jean-Claude Romand, marié et père de deux beaux enfants, brillant médecin, est chercheur à l’Organisation Mondiale de la Santé. Un notable dans son village, près de la frontière Suisse. Bref un fils, un mari, un père… idéal. Jusqu’au 9 janvier 1993. Ce jourlà, il tue sa femme, son fils, sa fille, son père et sa mère. Un carnage prémédité, et réalisé de sang froid. Ceux qui l’ont connu ne comprennent pas ; et ils ne sont pas au bout de leurs surprises. L’histoire du docteur Romand, c’est celle d’un homme qui a construit sa vie en mentant à tous ceux qui le connaissaient et qui, pendant 20 ans, a tout mis en oeuvre pour maintenir l’illusion… Les témoignages des proches rendent compte de l’étendue du mensonge : Romand s’est enfermé dans l’image sociale sans faille qu’il projette. Sentant l’édifice se lézarder, il prend les devants et détruit tout. Avec André Buffard, l’avocat de Jean-Claude Romand, Christophe Hondelatte tente de mettre à jour l’univers de cet assassin hors normes. Comment Jean-Claude Romand, jeune étudiant brillant, a-t-il basculé dans le mensonge et du mensonge au meurtre ? Pour Faites entrer l’accusé, Daniel Settelen, psychiatre qui a rencontré Romand, explique le processus par lequel l’univers de celui-ci s’est créé, puis désagrégé. Jean-Claude Romand ne vit qu’au travers du regard des autres, et il préfère tuer ceux qui l’aiment plutôt que de voir leur regard changer. Romand a été déclaré pénalement responsable. Il a été condamné, en 1996, à la réclusion à perpétuité, assortie d’une mesure de sûreté de vingt-deux ans. L’expert psychiatre évoque la difficulté de traiter efficacement ce type de malades dans l’optique d’une libération conditionnelle.